
Les sols sont en danger mais leur dégradation n’est pas irréversible
L’homme largement responsable
Un rien suffit à faire disparaître ce travail de la nature et ce sont les dégâts croissants qui inquiètent les scientifiques. L’urbanisation, la pression climatique et les mauvaises pratiques agricoles sont responsables de sa destruction accélérée. Selon Dominique Arrouays, qui est à la tête du GisSol, le groupement d’intérêt scientifique qui coordonne le programme d’inventaire de l’état des sols en France, le rythme d’érosion est désormais supérieur à celui du processus par lequel se forment les sols. À chaque endroit où ce produit ce phénomène, les sols sont amenés à disparaître. En Europe 33 millions d’hectares sont concernés, cela représente 4% des terres arables.
En plus de l’érosion, la réduction de matière organique dans la terre agit sur sa fertilité. Le GisSol a observé que depuis 1950, l’engrais naturel des plantes ainsi que le taux des nutriments dans les sols et du humus, ont baissé d’un tier. Les terres sont labourées trop profondément et cela entraîne une réduction de la matière organique, qui cause une disparition de la flore et par conséquence directe on peut également voir disparaître minéraux et nutriments. Cela donne une boue gluante que l’on ne peut cultiver. GisSol explique qu’environ 40% des terres agricoles françaises sont touchées par ce risque de tassement irréversible.
Au Brésil, 760 000 km2 sont touchés par la salinité, soit plus que l’ensemble des terres arables du pays, c’est ce qu’a dévoilé la FAO. Cela réduit évidemment la production, ce qui engendre des pertes économiques d’environ un milliard de dollars par an.
Au sein des pays les plus développés, les contaminants toxiques sont utilisés dans des proportions qualifiées d’anormales et inquiétantes par les chercheurs. Rien que pour la France, il pourrait y avoir près de 300 000 friches industrielles polluées qui génèrent des gaz toxiques qui se répandent également dans les nappes phréatiques et dans les sols.
En Chine, le ministère de l’Environnement a admis que 19,4% des terres arables sont contaminées.
Une solution possible
Selon les chercheurs, il est encore temps de revenir en arrière, avec par exemple, la réhabilitation des haies et des semis directs. On pourrait obtenir une amélioration des sols pollués par des légumineuses de couverture ou bien par l’ajout de bois qui agirait comme un compost organique. Selon Dominique Arrouays, le seul moyen de sauver les terres les plus dégradées c’est de doper leur fertilité de manière naturelle, et il y a urgence car les terres stérilisées par la pollution représentent 220 000 km2, dont environ 90% en Europe.